Au total, 4 candidats sont finalement dans la course pour devenir chef de Mashteuiatsh et prendre ainsi la relève de Gilbert Dominique, qui a renoncé à solliciter un cinquième mandat pour des raisons de santé.
Parmi les candidats figure Mélanie Boivin, une femme de 48 ans actuellement directrice générale des Centres Mamik. Titulaire d’un baccalauréat en administration et d’une certification en gestion de projet, elle était déjà en lice en 2021. Soutenue par plusieurs femmes de la communauté, elle entend placer la lutte contre les violences conjugales et sexuelles au cœur de son mandat en renforçant les services de traitement des dépendances, tout en développant des logements abordables et des infrastructures jeunesse.
Le conseiller en développement stratégique à la Société de développement économique ilnu, Manuel Kakwa Kurtness, âgé de 56 ans, se présente également à la chefferie. Fort d’un parcours atypique — de ses études en éducation et en administration publique autochtone à ses expériences culinaires et cinématographiques — il s’est fait connaître pour son opposition au mégaprojet éolien de Chamouchouane. Son ambition est de devenir un chef rassembleur, prêt à consulter systématiquement les katipelitaka, les chefs de territoire, et à réinventer les modèles de réconciliation et de développement économique ancrés dans l’éducation et l’entrepreneuriat local.
Jonathan Germain, 43 ans, vice-conseiller au conseil de bande, se présente pour la première fois à la chefferie après douze années d’engagement en tant que conseiller. Animateur communautaire diplômé, il souhaite renforcer les droits territoriaux de la Nation et la consultation préalable du gouvernement, tout en investissant dans les infrastructures sociales et le parc industriel de Mashteuiatsh. Il promet de maintenir une présence permanente auprès des membres afin d’assurer un développement économique respectueux du territoire.
Enfin, Florent Bégin, 67 ans et propriétaire d’un site touristique en plein essor, mise sur son expérience muséologique et cinématographique, ainsi que sur son engagement auprès du collectif Première Nation MAMO. Il souhaite s’opposer aux grands parcs éoliens, réinvestir les fonds accumulés dans les pratiques traditionnelles et la répartition locale des revenus, et reconnaître formellement les gardiens du territoire comme titulaires des droits ancestraux. Son programme inclut aussi la construction de logements sociaux, la création d’un centre pour aînés et la valorisation de la langue traditionnelle.
Plusieurs enjeux structurent cette campagne : la lutte contre les violences conjugales et sexuelles, l’autodétermination par la reconnaissance des droits territoriaux face aux projets industriels, le développement économique conciliant création d’emplois et préservation du territoire, ainsi que la réponse à la crise du logement et le renforcement des services communautaires pour la jeunesse et les aînés. La participation électorale, tombée à 16,3 % en 2021, sera un autre défi de taille, que les candidats entendent relever grâce à des formules de vote anticipé, itinérant et postal.
Le scrutin principal (à la suite du vote par anticipation) aura lieu le 1er août de 9 h à 18 h. Si aucun candidat ne recueille la majorité absolue, un second tour se tiendra le 8 août. À l’issue de ce marathon électoral, la Nation Pekuakamiulnuatsh choisira la personne qui guidera Mashteuiatsh pour les quatre prochaines années.