Guy Larouche a un rêve: remettre à flot le GREW 23, un bateau vieux de 85 ans dont il a fait l’acquisition en 2020 à Saint-Rose-du-Nord. Il a commencé à restaurer l’embarcation un an après en avoir fait l’acquisition, un travail titanesque qu’il poursuit à ce jour, une étape à la fois.
À l’époque, ce type de bateau était tellement solide qu’en temps de guerre, on l’envoyait sur le fleuve Saint-Laurent pour y mener des missions militaires.
En date d’aujourd’hui, tout le squelette de l’embarcation a été refait. À la mi-avril, Guy Larouche a embauché l’un des deux seuls charpentiers de marine qui exercent ce métier à plein temps au Québec afin de poursuivre les travaux.
« J’ai fait appel aux services de Justin Roy, un artisan de Waterville en Estrie et un spécialiste des structures de bateau. Il va travailler sur mon bateau à raison de 40 heures/semaine pendant trois semaines », explique celui qui a déjà été maire de Roberval et qui s’accorde du temps pour réaliser ce travail, pour le moins prenant.
Ressusciter le bateau
Depuis quelques années, Justin Roy a pour sa part fait de la restauration de navires son gagne-pain.
« Ça fait 15 ans que je vis du travail sur la structure, la finition et l’aménagement de bateaux en bois. Je peux faire n’importe quoi. Si nécessaire, je peux couper un bateau en deux pour ensuite le reconditionner », illustre l’artisan.
Lorsqu’on le questionne sur la nature des travaux qu’il a entrepris en avril et qu’il devrait terminer dans quelques jours, il répond être en train de « ressusciter » le bateau. « Je vais refaire la réfection des bordées (planches extérieures) et le calfatage des joints de planches. »
En août prochain il reviendra dans l’atelier de Guy Larouche pour, cette fois-ci, terminer la finition des côtés et travailler sur la cabine du navire.
Remettre à flot le bateau de 23 pieds demeure une aventure et un travail colossal. D’ici à la fin des travaux, le propriétaire du GREW 23 – 1940 prévoit d’avoir investi 125 000 $ et se donne jusqu’en 2027 pour le mettre à l’eau. « La raison est simple, dit-il, Justin a d’autres contrats. Il ne peut pas venir ici à temps plein. On procède donc par étapes lorsqu’il est disponible. »
Seul modèle au Canada
Le bateau qui sera vraisemblablement amarré à Roberval est l’un des rares exemplaires qui existent encore.
« C’est un modèle rare. Un bateau comme celui-là avec une toiture rigide, je n’en ai jamais vu au Québec. Il s’agit d’un bateau de type sport « runnabout », comme celui qu’on voit dans les films de James Bond », précise Justin Roy.
On peut en voir quelques-uns aux États-Unis, tandis qu’au Canada, il s’agit du seul exemplaire.
« Autre chose, indique Guy Larouche: la conduite de mon bateau, contrairement à ce que l’on voit, se situe à gauche. Aussi, les vitres descendent avec une manivelle au lieu d’être à glissières. »
Enfin, lorsqu’on demande à l’ancien maire s’il songe à effectuer un retour en politique, il répond aussitôt avoir « adoré l’expérience », mais qu’il a « tourné la page pour ce qui est de la politique municipale. Je préfère mettre mon énergie dans mes différents projets », conclut-il.