Cette semaine, j’ai envie d’aller dans une autre direction, de mettre le sport de côté pour un instant, bien que devenir l’une des personnalités les plus polarisantes du Québec pendant quelques jours puisse devenir un sport extrême. Beaucoup de choses ont été dites sur la sortie de Guillaume Abbatiello de Pizza Salvatore à propos de la culture québécoise, et j’ai envie d’ajouter mon grain de sel sur la pâte déjà bien garnie. J’ai toujours eu l’impression que les gens d’affaires prospères devaient faire profil bas. Ne pas se mêler de politique, de sujets sociaux ou s’exposer sur tout et sur rien. Après tout, gérer une entreprise prend du temps, on ne commencera pas à fréquenter toutes les tribunes. Depuis quelques années, je me rends compte que la «game» a changé. Avec l’explosion des médias sociaux, plusieurs entrepreneurs de milieux divers y vont de leur opinion et autres coups de gueule qui, parfois, vont au-delà de leurs expertises. Ça vient avec certains fans et, bien sûr, des détracteurs.
Le cas des Abbatiello est fascinant, et je pense que celui-ci pourrait être étudié dans certaines universités en marketing. Sur le réseau social TikTok, ils sont big! Chaque membre de la famille à son compte, et ils nous détaillent leur vie comme ce n’est pas possible. Personnellement, ça ne m’intéresse pas, mais leurs chiffres de «likes» et de «vues» sont impressionnants. Pour certains, les « vues », c’est une drogue. Tu passes de 5 000 à 25 000, tu te fais reconnaître dans la rue, des selfies, le monde t’aime, tu es une vedette et tu te crois invincible. Il y a quelques mois, les Abbatiello et un autre homme d’affaires/personnalité de TikTok, Erik Gravel, annonçaient vouloir sortir une plateforme nommée Ubee ayant pour objectif de casser le monopole immobilier. Je dois avouer que je trouve leur mise en marché assez arrogante, ceux-ci affirmant vouloir casser le monopole des agents. Ils ont même fait brûler des mises en demeure, tout ça évidemment filmé et mis sur les réseaux sociaux. Certains courtiers répliquent, et s’ensuit une petite guéguerre.
Arrive ensuite la fameuse sortie de Guillaume Abbatiello sur la culture québécoise. Premièrement, se filmer dans sa voiture sur le coup de l’émotion, c’est non! Sans aucune bonne raison, il s’attaque à la culture québécoise à grands coups de clichés. Pourquoi? Penses-tu que ça va améliorer la rentabilité de tes restos? Quand j’ai vu le «scandale», j’ai immédiatement eu une pensée pour les franchisés de Salvatore dans la région. C’est pour cette raison que je ne crie pas au boycott. Bien que je n’en connaisse pas, ça me rend triste de voir des gens mettre leur cash et leurs économies dans une franchise où le boss se fait aller la trappe pour… pourquoi au juste? Si Guillaume veut se lancer en politique, alors go, mais cesse de faire mal à ta marque. Mon père disait souvent: quand tu n’as rien de bon à dire, ne dis rien ! 40 ans plus tard, cette phrase est toujours d’actualité.