Olivette Larouche est une centenaire hors du commun. La dame, qui est native de Roberval, mais demeure maintenant à Chicoutimi, vient de célébrer ses 102 ans et publiera bientôt son 4e livre.
Le premier avait été écrit en 1966, le second avait été traduit en anglais par sa nièce aux États-Unis et elle avait aussi raconté son enfance à Roberval. Celui qui devrait paraître sous peu relatera le dur parcours d’une de ses cousines.
« Elle était fille-mère, ce qui n’était pas facile à l’époque. Elle est allée vivre à Montréal en pensant être mieux et c’est là qu’elle a eu un enfant. J’ai appelé le livre d’une centaine de pages Le joualvert, parce que c’était son patois, mais c’était provisoire. Je pense que je vais l’intituler Une chevauchée fatale. »
Olivette Larouche a conservé toute sa mémoire, malgré une vilaine chute qui lui a valu récemment un séjour à l’hôpital. Elle se souvient de son père, qui était propriétaire de l’Hôtel du lac avant qu’il décède alors qu’elle avait 12 ans.
Aussi, de sa sœur qui venait de se marier et qui l’a amené avec elle à Chicoutimi où elle a fait son cours classique. De sa mère également qui a vendu l’hôtel pour ensuite déménager à Québec où la centenaire a vécu 50 ans, avant de revenir au Saguenay.
Une longue descendance
Olivette Larouche s’est mariée deux fois, a eu 4 garçons, dont deux qu’elle a perdu et elle a adopté une fille. Elle a aujourd’hui 10 petits-enfants ou arrière-petits-enfants.
« Ils sont très gentils avec moi, souligne-t-elle. Mon fils et ma fille s’occupent aussi beaucoup de moi, même s’ils sont loin. J’ai une fille en Floride et mon garçon demeure à Baie-Comeau. »
Durant sa longue vie, la sympathique dame a eu l’occasion de faire deux fois le tour du monde. Plus près de nous, elle se rappelle aussi sa participation à l’Expo 67.
« J’étais hôtesse et je représentais la région dans le comité d’accueil. Ça a été une belle partie de ma vie. On avait été invité par le maire Drapeau. »
Aider les artistes
Pendant ses nombreuses années au Saguenay, la centenaire s’est également impliquée dans le domaine culturel. Elle écrivait des nouvelles du secteur de La Baie qui étaient ensuite diffusées dans le carnet des arts à Radio-Canada.
La centenaire aussi participé à la fondation du Cercle des arts de Chicoutimi.
« J’ai beaucoup aidé les artistes de la région, dit-elle avec fierté. »
Quand on l’interroge sur sa longévité, Olivette Larouche ne sait pas à quoi l’attribuer.
« Je ne pensais pas me rendre là, mais la vieillesse ne me dérange pas. Je ne regrette rien. J’aime ma vie actuellement, mais j’attends l’appel. J’ai hâte de m’en aller là-haut parce que je ne connais plus personne de mon âge. »
Des passe-temps et beaucoup de questions
Entretemps, elle lit beaucoup, joue au bridge régulièrement et fait des casse-têtes.
Olivette Larouche suit également l’actualité à la télé, particulièrement la politique française et américaine. Et à 102 ans, ce qu’elle voit est loin de la rassurer.
« Je trouve que le Bon Dieu est mort pour sauver le monde, mais ce n’est plus le même monde aujourd’hui. La technologie va vite et on va trop loin avec la science. C’est un chaos maintenant la vie. Je me pose beaucoup de questions. »