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Sacristain depuis 51 ans à l’église de Saint-Félicien

Normand Gaudreault pratique un métier en voie de disparition

Jean-François Desbiens
Le 13 février 2025 — Modifié à 12 h 00 min le 13 février 2025
Par Jean-François Desbiens - Journaliste

Depuis 51 ans, Normand Gaudreault pratique un métier maintenant en voie de disparition. Le père de famille et grand-père de 67 ans est toujours aujourd’hui sacristain à l’église de Saint-Félicien, ce qu’on appelait autrefois un bedeau.

En plus de préparer tout ce qui nécessaire pour les différentes célébrations comme les mariages, les baptêmes ou les premières communions, ce fervent catholique veille à entretenir le bâtiment religieux. Il s’agit d’un travail à temps plein rémunéré par la fabrique, que le natif de Saint-Félicien adore.

« J’ai été choyé, lance-t-il d’entrée de jeu. C’est dommage qu’il y en ait moins aujourd’hui. »

Après avoir été servant de messe et alors qu’il avait que 17 ans, en décembre 1973, Normand Gaudreault a remarqué celui qui était sacristain dans son église à l’époque.

« La fabrique m’a engagé pour travailler avec lui, mais il est parti en janvier et j’ai dû apprendre le travail seul, et apprendre sur le tas. Après ça, j’ai commencé à regarder comment fonctionnaient les cloches en suivant des réparateurs quand elles brisaient. J’ai appris des choses et je faisais aussi la conciergerie en tenant ça propre dans l’église. »

Durant plusieurs années, grâce à son travail, le laïc a ainsi pu revoir plusieurs de ses anciens camarades de classe qui se mariaient et qui revenaient ensuite pour faire baptiser leurs enfants. Ou encore, des personnes qu’il connaissait déjà.

Une église moins fréquentée

Mais les temps ont changé et comme ailleurs, l’église de Saint-Félicien a commencé à être beaucoup moins fréquentée.

« Au début, les funérailles se déroulaient toutes à l’église et aujourd’hui, il y en a peut-être environ 20%. Il y avait aussi plein de monde à toutes les célébrations, notamment à Noël. On manquait de places et on ajoutait des chaises parce qu’il y avait trois messes de minuit. Les événements heureux comme les mariages ou les baptêmes sont aussi plus rares. Avant, on mariait plusieurs personnes le vendredi soir, de 18 heures à 22 heures. »

La Covid a donné le coup fatal selon lui. Plusieurs personnes âgées qui étaient des habitués de la messe ont cessé de fréquenter l’église et ne sont pas revenues ensuite.

Continuer malgré tout

Normand Gaudreault souhaite malgré tout cela continuer à exercer son métier, tant que sa santé le lui permettra.

« C’est un travail diversifié et j’aime ça parce que c’est silencieux dans l’église, qui est magnifique. J’ai plus écouté que parler et j’ai pu entendre des homélies de prêtres très différents, dont certains avaient du charisme et une facilité pour bien communiquer. Ils étaient vraiment intéressants à écouter. Si le ciel est comme ça, ça va être beau! »

Et son église accueille maintenant une nouvelle clientèle, celle des Guatémaltèques qui travaillent pour les Serres Toundra.

« Ils sont croyants et on a mis un écriteau en espagnol à la porte pour les inviter à venir. Ils n’ont pas toujours une bonne connaissance du français et ils prient en silence. »

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