La démocratie est un système fragile. On la croit juste, protégée par des institutions et des règles, mais elle a un talon d’Achille : elle dépend du jugement collectif, et l’histoire nous a montré que ce jugement peut-être corrompu et manipulé.
En 2016, Trump a été élu président des États-Unis une première fois, avec un casier moral imposant : mensonges, fraudes financières, accusations d’agressions sexuelles… La liste était longue déjà à ce moment. Pour ajouter à l’insulte, il semblait exhiber ses frasques comme des trophées.
Un système démocratique sain aurait dû le rejeter sur le champ. Pourtant, il est arrivé au pouvoir et a réussi l’exploit de se faire élire une seconde fois. Je ne peux pas m’empêcher de penser que Ti-Brin est devenu président de l’école.
Ce n’est pas la première fois qu’une démocratie ouvre ses portes à un homme qui la méprise. En 1933, Hitler a été élu dans un système démocratique, et la mécanique était semblable : capitaliser sur la colère populaire, se présenter comme un sauveur et utiliser la propagande pour transformer ses failles en atout. Le même script est suivi avec Trump : jouer sur le ressentiment d’une classe ouvrière déçue, cultiver la peur de l’autre, délégitimer la presse et les institutions.
J’ai peur de Donald Trump, j’ai peur à m’en réveiller la nuit. De ce qui s’en vient, du contexte actuel où partout sur la planète on voit des gourous de l’extrême droite «poper »
J’ai peur des Orban ou Bolsonaro qui flirtent avec l’autoritarisme : contrôle des médias, répression des opposants, mépris des droits fondamentaux. On est en 2025 et j’ai l’impression qu’on retourne au Moyen Age, mais avec des iPhones. Les mensonges sont relayés instantanément, les faits n’ont pas d’importance, la science est une menace et la justice a du sens pour ceux qui peuvent se l’acheter.
Que se passe-t-il? Comment des leaders toxiques parviennent à déjouer la démocratie? Je vais encore une fois casser du sucre sur le dos des réseaux sociaux parce que je les hais profondément, eux qui maintiennent un brouillard où le vrai et le faux cohabitent sans distinction.
Mais, même sans réseaux sociaux, la vulnérabilité aux manipulations médiatiques existe et la désinformation est massive. Partout.
Dans ce contexte de confusion, ceux qui ont tendance à sortir du lot sont des figures « fortes », capables de vendre des solutions simplistes à des problèmes complexes. Comme Trump. Et devinez ce que ça donnera aux prochaines élections fédérales canadiennes?
Il existe un autre facteur inquiétant, et c’est probablement celui qui fait le plus mal: l’indifférence. C’est rare que la démocratie a pris le bord par des coups d’états brutaux. C’est plutôt sournoisement que les sociétés ont glissé vers le fascisme.
Malheureusement, l’histoire démontre qu’on ne peut pas croire que la démocratie à elle seule va protéger les sociétés, encore faudrait-il en défendre activement les bases. Ce n’est pas une forteresse imprenable, et chaque fois qu’on tolère l’intolérable, on contribue à son effritement.
J’ai peur de Trump, mais j’ai surtout peur que l’histoire se répète. Je nous souhaite une indignation qui demeure intacte, une grande solidarité et qu’on se tiendra debout comme il sera nécessaire de le faire pendant les quatre prochaines années.