C’était en 2008. La ville de Roberval devenait la première ville québécoise à remporter le concours Kraft Hockeyville. Au-delà de cet accomplissement, c’est le souvenir d’une communauté passionnée de hockey qui habite encore l’esprit des gens. 17 ans plus tard, on parle encore de Hockeyville comme d’un point tournant pour Roberval et le Lac-Saint-Jean.
L’histoire raconte que Roger Morin cherchait une recette sur le site de Kraft lorsqu’il a fait la découverte du concours. Rapidement, l’idée d’une candidature est née.
« Dans le cadre de notre candidature, nous avions envoyé un texte très poétique sur le village sur glace et le hockey à Roberval. Trois jours plus tard, CBC nous appelait pour planifier une visite. Hockeyville a vraiment été une fierté collective et encore aujourd’hui les gens nous en parlent », lance Roger Morin.
Si les 100 000$ remportés ont certes aidé pour l’entretien du centre sportif Benoit-Lévesque, le réel impact de la victoire de Roberval va bien au-delà de ses infrastructures.
« Ça peut paraitre anodin, mais à l’époque lorsqu’on regardait la météo, le Lac-Saint-Jean était jumelé avec le Saguenay. Roberval n’existait plus. Après Hockeyville, Roberval est revenu sur les cartes météo et c’est toujours le cas aujourd’hui », indique Roger Morin.
Les célébrations tenues à Roberval durant cette semaine auront également été une source d’inspiration pour un certain Réjean Tremblay.
« C’est lorsqu’il est venu à Roberval pour Hockeyville que Réjean Tremblay a eu l’idée de faire un film sur Lance et Compte et de venir tourner ici. Nous apparaissons dans le générique du film puisque nous étions des partenaires officiels. Ça fait partie des retombées d’Hockeyville », poursuit Roger Morin.
Mobilisation
La candidature de Roberval était chapeautée par le comité du Village sur glace et ses bénévoles. Jacques Dion était alors « maire » du village qui accueillait 150 petites maisonnées.
« La candidature de Roberval, c’était le village sur glace. On parlait de nous partout. Il y a eu un effet boule de neige au sein de la population. L’engouement qui s’est créé autour de Hockeyville a été un moment charnière. C’est quelque chose qui a été plus que bénéfique pour Roberval et les alentours » mentionne Jacques Dion
Jacques Dion replonge dans ses souvenirs. Il se souvient d’une machine bien huilée déployée en 2008 pour faire sortir le vote.
« Nous avions un système de ligne téléphone installé à la ville de Roberval avec 24 téléphones. Les bénévoles se relayaient pour effectuer des appels en continu. On demandait aux professeurs de donner en devoir aux élèves de voter. Ce sont ces détails qui nous ont permis de réussir », raconte Jacques Dion.
Si aujourd’hui le système de votation n’est plus le même qu’à l’époque, cette stratégie aura tout de même permis à Roberval d’obtenir 2 198 665 votes, soit 700 000 de plus que Kingsville qui occupait la deuxième position.
Une deuxième ville gagnante bientôt?
Dans la région, certaines municipalités telles que Saint-Ambroise et Saint-Félicien ont tenté leur chance au cours des dernières années. En 2020, Saint-Félicien a passé bien près de réalise à son tour l’exploit en atteignant le carré d’as.
Encore à ce jour, Roberval demeure la seule ville québécoise à remporter le concours Kraft Hockeyville. L’annonce de la candidature de Normandin ravive l’espoir de voir deux villes du Lac-Saint-Jean comme seules villes québécoises gagnantes du concours.