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Sommet sur les feux de forêt de l’UQAC

Il faut s’attendre à une augmentation des feux de forêt dans les prochaines années

Jean-Philippe Tremblay
Le 07 novembre 2023 — Modifié à 17 h 31 min le 07 novembre 2023
Par Jean-Philippe Tremblay - Journaliste

Le constat, à la suite du Sommet sur les feux de forêt de l’UQAC, est plutôt alarmant. Alors que l’année 2023 a été particulièrement marquée par les feux de forêt, les chercheurs s’entendent pour dire qu'ils seront de plus en plus fréquents et intenses au Québec et dans la région.

À titre de comparaison, le Canada a atteint le record peu enviable de 18 millions d’hectares de forêt brûlée en 2023, soit plus du double du précédent record. Le Québec a d’ailleurs été l’un des principaux artisans de cet accroissement.

Comme l’explique Claude Villeneuve, professeur au département des sciences fondamentales et responsable du DESS en éco-conseil, l’une des principales causes de ces catastrophes naturelles est liée aux changements climatiques.

« Les évènements qui apparaissent aujourd’hui comme exceptionnels vont être très courants dans les prochaines décennies. Des étés et des printemps plus chauds vont offrir des saisons de feu prolongées. Les températures d’hiver vont être plus contrastées et les couverts de neige vont également être moins présents, il y aura donc moins de protection pour les sols et les forêts. »

Selon ce dernier, certains facteurs pourront être surveillés pour tenter de diminuer les causes d’origine humaine.

« Pour les causes naturelles, il y a l’aménagement des forêts qui peut aider, mais on ne peut pas faire grand chose de plus que de travailler sur la gestion forestière. Pour les feux d’origine humaine, il va falloir faire de l’éducation pour limiter l’embrasement causé par les cigarettes, les feux de camp et autres causes humaines », souligne Claude Villeneuve.

Ce dernier ajoute qu’il va falloir investir massivement dans la recherche pour trouver de nouvelles manières d’aménager la forêt afin de diminuer l’effet des feux de forêt à long terme.

La région particulièrement touchée

Le Saguenay-Lac-Saint-Jean et les autres régions nordiques risquent d’être plus particulièrement touchés par les changements climatiques.

« Les conditions vont être plus sèches et la saison pour les feux de forêt va être plus longue, on parle d’une saison de feu qui pourrait s’échelonner de 40 à 70 jours à la fin du siècle. La superficie des zones brûlées pourrait augmenter de 2 à 4 fois en comparaison avec la période 1961-1990, les feux deviendraient donc excessivement fréquents », indique Yan Boulanger, chercheur en écologie forestière et changements climatiques.

Certaines études prévoient d’ailleurs une augmentation de la température beaucoup plus marquée dans la boréalie.

« Le réchauffement est inégal, la zone boréale est et sera l’une des plus touchées. Pour la région, on parle d’un réchauffement de l’ordre de 4 degrés. Ça implique des printemps beaucoup plus chauds et des couverts de neige moins épais. Ces prédictions-là, il n’y a pas beaucoup de chance qu’elles ne se produisent pas », explique Claude Villeneuve.

 

Diminuer les coupes et aménager les forêts

Pour tenter de pallier, ou du moins d’atténuer l’effet des feux de forêt, les différents experts proposent plusieurs pistes de solution. La première serait de diminuer les coupes forestières de l’ordre de 60% dans la région, pour permettre une meilleure régénération de la forêt.

« Si on continue à couper au rythme actuel, on va être à 200% de ce que la forêt peut supporter, en y ajoutant l’impact des feux. Évidemment, c’est une statistique qui va aller en s’empirant avec l’augmentation des feux de forêt », souligne Yan Boulanger.

Ce dernier ajoute que le bois de récupération devrait être priorisé par l’industrie forestière pour diminuer l’impact des coupes.

« La récupération du bois va être très importante si on veut atteindre nos objectifs, beaucoup plus qu’on ne le fait aujourd’hui. »

 

 

 

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