Jeudi, 26 décembre 2024

Économie

Temps de lecture : 1 min 54 s

Calcul du Forestier en chef sur la capacité forestière

« Ça serait la mort du Saguenay—Lac-Saint-Jean! » - Yannick Baillargeon

Louis Potvin
Le 25 juillet 2024 — Modifié à 09 h 16 min le 25 juillet 2024
Par Louis Potvin - Rédacteur en chef

Le Saguenay—Lac-Saint-Jean perdrait 7,7%, soit 562 200 mètres cubes, de sa capacité forestière si le décret d'urgence annoncé par le gouvernement fédéral pour protéger le caribou forestier était appliqué. Il s’agirait d’une situation catastrophique qui mettrait la région en péril, soutient le président d’Alliance Forêt Boréale, Yannick Baillargeon.

« Si on ajoute les mesures intérimaires qui enlèveraient 352 000 mètres cubes de capacité forestière, ça serait la mort du Saguenay—Lac-Saint-Jean, ni plus ni moins », lance, désespéré, celui qui est aussi préfet de la MRC du Domaine-du-Roy.

Il réagissait ainsi au calcul qu’a fait le Forestier en chef, Louis Pelletier, dans une analyse publiée le mardi 16 juillet.

Au total, la protection des habitats des hardes des caribous forestiers de Val-d'Or, de Charlevoix et du Pipmuacan réduirait de 1,4 million de mètres cubes de bois par année, soit 4 % de la possibilité forestière de l’ensemble du Québec.

Ainsi, les régions du Saguenay—Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord subiraient les impacts les plus importants puisque l'aire de répartition du Pipmuacan se trouve dans ces régions. Pour ce qui est des répercussions sur les usines et les emplois, le Forestier en chef n’aborde pas cette question dans son analyse.

3 000 emplois en jeu

Selon Yannick Baillargeon, déjà des mesures intérimaires avaient évalué une réduction de 800 000 m3, ce qui porterait à 2,2 millions de m3 la réduction de la possibilité forestière au Québec. Et pour la région, le total serait de 903 000 m3.

« Si on applique que 300 emplois sont liés à 100 000 m3 de bois et bien ce serait tout près de 3000 emplois qui seraient en jeu. Une catastrophe pour toute la filière économique de la région. Je suis découragé! »

Yannick Baillargeon mentionne qu’il n’est pas contre la protection du caribou, mais qu’il faut aussi mesurer les impacts socioéconomiques de cette décision sur la vitalité du Saguenay—Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord.

D’autant plus que l’industrie vit des moments difficiles avec les fermetures pour une durée indéterminée des scieries de l’Ascension et Saint-Ludger-de-Milot.

Désespoir

Visiblement désemparé, Yannick Baillargeon est surpris que la ministre des Ressources naturelles et des Forêts ainsi que celui de l’Environnement ne se soient pas encore prononcés sur ce calcul du Forestier en chef.

«Ça m’inquiète! Aussi, Alliance Forêt Boréale a envoyé une lettre au premier ministre Justin Trudeau et au ministre de l’Environnement Steven Guilbeault et nous n’avons même pas eu d’accusé de réception. »

Marche arrière

Le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, demande à Steven Guilbeault à renoncer « immédiatement » au projet de décret et l’invite à ne pas « se substituer au gouvernement du Québec. »

« Tout ça est très mauvais pour l’industrie forestière, mais aussi pour le caribou. Si aucun compromis n’est trouvé, la population et les travailleurs des régions touchées vont vouloir que le caribou forestier soit abandonné à son sort, le contraire de ce que dit chercher Steven Guilbeault. »

 

 

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