Je ne suis pas plus vertueux qu’un autre. J’aime la bonne chère, les bons vins et les bons whiskys, les bons cigares. J’aime rouler en motoneige avec, malheureusement, ce que ça entraîne comme gaz à effet de serre (quoique comme j’en ai déjà fait la démonstration dans un papier précédant, ma randonnée de 3 heures avec mon 4 temps ne provoque pas plus de CO2 qu’un skieur qui fait l’aller-retour Chicoutimi-Valinouet au volant de son véhicule). Mais il y a quelque chose auquel je tiens mordicus, c’est d’éviter de jeter de la nourriture. Je fais tout pour ne pas jeter les restants du frigo. Même si parfois, je vous le donne en mille, ça donne des drôles de menus… Or le gaspillage alimentaire se multiplie, malheureusement encore trop souvent, pendant la période des fêtes.
Les chiffres ont de quoi donner la nausée. 47 % de la nourriture produite au Canada est perdue ou gaspillée à chaque année, et cette tendance s'accentue à Noël et au jour de l’An. En fait, trois Canadiens sur quatre admettent acheter trop de nourriture pour les fêtes. La viande et les desserts représentent la plus grande part du gaspillage alimentaire, selon une récente étude du site danois Too Good To Go. Et cette opulence joyeuse cache une face sombre. Tout près de chez nous, des gens n'ont pas les moyens de manger à leur faim et doivent se rendre dans une des soupes populaires de la région pour s’alimenter convenablement.
Nulle n’est mon intention d’être rabat-joie ou bien-pensant. Il ne s'agit pas de se priver. Mais il existe quelques trucs dont on peut s’inspirer. Nos poubelles regorgent de denrées qui, si elles avaient été stockées correctement, consommées à temps ou partagées, n’auraient pas été jetées. Or pour lutter contre le gaspillage alimentaire durant le temps des fêtes, plusieurs solutions s’offrent à nous. De petits trucs.
La planification des repas en fonction du nombre réel d'invités (on achète souvent trop, au cas…), l'utilisation d’une liste d’épicerie pour éviter les achats impulsifs, et la créativité avec les restes sont autant de stratégies efficaces. De plus, partager les surplus avec les amis et invités, avec les voisins ou les banques alimentaires locales (pour les denrées non périssables) peut également faire une grande différence. Il existe aussi ce petit truc que les anglais appellent FIFO (pour First In, First Out). L’idée est d’utiliser les produits plus anciens avant les nouveaux. Bref, placez les aliments récemment achetés à l'arrière du réfrigérateur ou du garde-manger. Faites un peu de classement quoi. On s’entend, c’est peut-être un peu difficile quand on planifie des plats spécifiques pour Noël et le jour de l’An.
Puis, après les repas, il y a les deux C, pour congélation et compostage. Congelez les aliments qui ne seront pas consommés rapidement. Cela inclut les restes de repas, les fruits mûrs et même le pain.
Et si vous avez des déchets alimentaires inévitables, envisagez de les composter plutôt que de les jeter à la poubelle.
Évidemment, lors des prochaines soirées, festives et souvent bien arrosées, ça ne sera pas très évident d’adopter le comportement d’un bon petit scout. Il ne faut pas virer fou, rien n’est absolu. Mais en adoptant quelques-uns de ces conseils, en les ayant en tête, vous pouvez contribuer à réduire le gaspillage alimentaire, et, fait non négligeable en cette période de consommation, économiser un peu d’argent.