Jeudi, 26 décembre 2024

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Profil sociolinguistique à Mashteuiatsh

Les Pekuakamiulnuatsh déterminés à se réapproprier leur langue

Denis Hudon
Le 22 juin 2024 — Modifié à 09 h 00 min le 22 juin 2024
Par Denis Hudon - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Mashteuiatsh et les Pekuakamiulnuatsh veulent se réapproprier leur langue maternelle, le nelueun, en assurant sa transmission de génération en génération. Ils sont prêts à redonner sa place au nelueun au sein de la Première Nation et à s’impliquer autant individuellement que collectivement pour atteindre cet objectif.

À partir du profil sociolinguistique tracé en 2023 et d’un sondage réalisé auprès des Pekuakamiulnuatsh résidant autant à Mashteuiatsh qu’à l’extérieur, on y constate « qu’ils sont très attachés à leur langue et conscients de sa fragilité et du fait que le français gagne du terrain même dans l’espace sacré qu’est le foyer », indique le rapport.

On y apprend entre autres que 50 % de la population parle, comprend ou apprend le nelueun tandis qu’à l’extérieur de la communauté, ce pourcentage est de 15 %.

Parmi les résidents, 11 % se considèrent locuteurs fluides, c’est-à-dire qu’ils sont à l’aise de parler le nelueun au quotidien alors que 19 % se disent des locuteurs silencieux, c’est-à-dire qu’ils ont une bonne compréhension orale de la langue, mais ne sont pas assez à l’aise pour la parler.

« Les 50 % qui disent parler le nelueun, c’est positif. Ça démontre que le nelueun se transmet d’une génération à l’autre. Mais on a encore des actions à faire. Ce que l’on souhaite, c’est qu’il y ait plus de gens qui parlent et comprennent bien la langue », dit Christine Germain, conseillère ilnu-aitun mak nelueun.

Les données recueillies lors du sondage indiquent par ailleurs que le nelueun n’est pas suffisamment présent dans le milieu scolaire où les autres matières seraient considérées plus importantes. Les jeunes aimeraient que le niveau de nelueun enseigné à l’école soit plus avancé afin de pouvoir s’exprimer.

Pistes d’actions

Mentionnons que le nelueun est enseigné dans les deux écoles primaire et secondaire de Mashteuiatsh ainsi qu’au Centre de la petite enfance (CPE) de Mashteuiatsh.

Des cours et des ateliers de nelueun sont aussi offerts dans la communauté.

La moitié des répondants ayant participé au programme d’immersion scolaire se considère aujourd’hui comme locuteur fluide.

Christine Germain indique que la prochaine étape sera d’élaborer et de mettre en place une stratégie afin d’augmenter le nombre de locuteurs par le biais d’un plan de revitalisation.

« On se donne une année pour mettre en œuvre ce plan. Nous allons déterminer des actions et le tout devrait en place en 2025 ».

Parmi les pistes d’actions, on mentionne des programmes de jumelages entre locuteurs fluides et un apprenant ou un locuteur silencieux. On préconise également l’instauration de cours intensifs pour toutes les générations avec immersion tout en aidant les locuteurs silencieux à devenir des locuteurs fluides, en consacrant du temps à la pratique de la langue.

 

 

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