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Projet d’abattoir régional

La Ferme Harvey de Sainte-Jeanne-d’Arc émet certaines réserves

Denis Hudon
Le 06 décembre 2023 — Modifié à 07 h 03 min le 06 décembre 2023
Par Denis Hudon - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Selon Dominique Harvey de la Ferme Harvey de Sainte-Jeanne-d’Arc, un abattoir régional pour être viable doit nécessairement inclure une salle de débitage et de coupe.

« S’il s’agit d’un abattoir seulement, à mon avis, c’est appelé à s’éteindre, c’est comme un panier percé. Si on y greffe une salle de découpe, là il y a une certaine logique. Mais je ne connais pas la nature du projet actuellement sur la table. De toute façon, je n’ai pas grand-chose à dire dans ce dossier et je ne suis pas au courant du marché ».

Et de poursuivre : « D’après mon expérience, mes connaissances, parce que j’en ai vu des abattoirs et beaucoup ont fait faillite, il faut réunir certaines conditions essentielles pour que ce soit viable », dit celui qui a travaillé plus de 20 ans chez Salaison Besson, avant de développer sa propre boucherie.

Il se demande d’ailleurs pourquoi on s’acharne tant à vouloir ouvrir un abattoir régional. « Il n’y a pas tant de producteurs que ça dans la région », fait-il valoir.

Lui-même s’apprête à ouvrir un abattoir, mais un abattoir de proximité. Il n’attend plus que le feu vert définitif du MAPAQ et espère être opérationnel d’ici deux à trois semaines.

« Ce sera un abattoir à petit volume, de cinq à six bêtes par semaine. Je peux vendre directement au client, mais pas dans les commerces et les marchés d’alimentation. Un gros abattoir, je crois que ce serait difficile à rentabiliser ».

Prudence de l’UPA

De son côté, Mario Théberge, président de l’UPA du Saguenay-Lac-Saint-Jean, hésite à parler publiquement du dossier d’un abattoir régional.

« J’aimerais pouvoir en parler, mais je n’en sais pas plus. C’est la MRC Domaine-du-Roy qui pilote le dossier et de ce qu’en dit le préfet (Yanick Baillargeon), ça progresse bien. Ça semble positif et on se croise les doigts. C’est certain que ce serait un plus pour nos producteurs, pour notre secteur et la région.»

Fleuron à Saint-Prime

Par ailleurs, la Municipalité de Saint-Prime est favorable au projet. Les locaux de l’ancienne Boucherie-charcuterie Perron qui appartiennent maintenant à la Coopérative Nutrinor sont dans la mire d’un promoteur.

« Pour nous, on se réjouit des démarches entreprises en ce sens. Lorsque la boucherie Perron a fermé, il y a environ un an et demi, ça été une onde de choc dans toute la municipalité. Tout le monde a été ébranlé. C’était un coup dur parce que c’est un fleuron chez nous », lance la mairesse Marie-Noëlle Bhérer.

Se disant favorable à tout développement, la mairesse Bhérer rappelle qu’il existe à la Municipalité un programme d’aide aux entreprises

« Si on peut aider le projet d’abattoir avec ce programme, on le fera.  Faire revivre un fleuron de notre agriculture, c’est une bonne nouvelle. Moi, je vois ça très positivement ».

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