La fermeture temporaire du pont La Doré-Normandin qui enjambe la rivière Ashuapmushuan a des impacts non seulement sur l’environnement, mais économiques aussi. Des travaux de décontamination sont en cours depuis le déversement de diesel causé par un accident impliquant un camion-citerne, au début de juin dernier.
Les camionneurs et autres usagers habitués d’utiliser cette route doivent depuis effectuer un détour de plusieurs kilomètres par le pont de Saint-Félicien. Et au prix du carburant, qui ne cesse de grimper, les impacts financiers sont bien réels.
Pour une compagnie comme Produits forestiers Résolu qui utilise abondamment ce lien routier pour le transport de matières premières, la fermeture du pont entraîne des coûts.
« Pour le transport de bois rond, il y a peu ou pas d’impacts. Mais pour le transport de copeaux vers notre usine de pâte Kraft à Saint-Félicien, nos camionneurs doivent franchir plusieurs kilomètres de plus, ce qui représente chaque fois un prolongement d’une heure », explique Louis Bouchard, directeur aux affaires publiques pour PFR.
Toutefois, prend-il le soin de préciser, la compagnie n’est pas en danger de rupture d’approvisionnements. « Ce n’est rien de dramatique, mais c’est un irritant », admet-il.
Travaux de grande ampleur
Le maire de La Doré, Ghislain Laprise s’inquiète surtout de la durée de la fermeture alors que beaucoup de travailleurs et citoyens de sa municipalité utilisent normalement ce lien routier.
« Ce sont quelques centaines de véhicules qui empruntent chaque jour le pont et qui doivent faire maintenant un grand détour pour prendre celui à Saint-Félicien. C’est un lien important qui relie nos deux MRC », fait-il valoir.
Selon une étude de circulation réalisée ces dernières années, il était fait état du passage de plus de 70 000 véhicules lourds par année, une moyenne de plus de 200 transports par jour.
« Est-ce que le pont sera fermé encore très longtemps, on l’ignore. On n’a aucun pouvoir là-dessus, mais on souhaite que la circulation puisse reprendre le plus rapidement possible ».
Même son de cloche du côté du maire de Normandin, Daniel Boisclair, qui voit une grande perturbation pour les citoyens et des entreprises habitués d’emprunter ce lien routier. Surtout qu’il y a une usine de rabotage de PFR à Normandin.
Au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, on précise qu’il y a eu déversement de 18 000 litres de diesel sur la chaussée, la majeure partie ayant été récupérée par pompage. Une partie du chemin du Rocher, près du pont du côté de Normandin, a été complètement excavée alors que du diesel s’est infiltré dans le gravier. Ce qui fait que la route est coupée à cet endroit, jusqu’à ce que tout soit remis en état.
« Du forage est effectué pour récupérer les contaminants. Heureusement, il n’y a aucun enjeu environnemental, les eaux n’ont pas été touchées et tout sera décontaminé sur le terrain », explique Sophie Gauthier, porte-parole régionale au ministère de l’Environnement.
Ni le ministère des Transports ni le ministère de l’Environnement ne peuvent se prononcer sur la durée de la fermeture du pont, les travaux étant toujours en cours.