Le centre collégial de transfert technologique (CCTT) Écofaune boréale lance un projet de recherche visant à soutenir la filière du cuir et de la fourrure. Affilié au Cégep de Saint-Félicien, cette initiative vise à faire la faire la promotion des produits fabriqués au Québec tout en maximisant l’utilisation de la ressource animale afin de réduire le gaspillage.
Le directeur du CCTT, Louis, Gagné, souhaite s’inspirer du modèle de concertation de l’industrie touristique afin d’impliquer l’ensemble des acteurs concernés, du chasseur aux commerçants, sans oublier les tanneries et cordonneries.
« En rencontrant plusieurs acteurs de la filière au cours des dernières années, nous avons constaté qu’il y avait un besoin au niveau de la concertation. On ne veut pas effectuer une recherche qui est théorique. On souhaite mobiliser les acteurs afin qu’ils nous partagent leur opinion sur les différents enjeux qui touche l’industrie », explique Louis Gagné, directeur du CCTT.
Les Premières Nations occuperont un rôle important dans cette grande réflexion. La commercialisation des créations autochtones est un aspect important du projet de recherche.
« Nous collaborons déjà avec plusieurs Premières Nations dans différents projets. La connaissance traditionnelle, elle est artisanale. La peau d’orignal boucané est un bel exemple de création autochtone recherchée. Notre mission est de développer l’innovation commerciale en collaboration avec les Premières Nations afin qu’il y ait des retombées économiques pour ces communautés », poursuit-il.
Enjeux
Selon Louis Gagné, la redynamisation de la filière du cuir et de la fourrure au Québec passe nécessairement par la mise en valeur du savoir-faire québécois et une diminution de l’importation.
« C’est important parce que nous l’avons déjà fait au Québec. À une époque où il y avait des centaines de tanneries et de couturiers, la fabrication québécoise était très forte. Aujourd’hui, si nous n’avons plus accès à l’importation, nous devrons porter notre vieux linge longtemps ».
Cette volonté vise également à répondre à un enjeu écologique, notamment en réduisant le gaspillage. C’est que l’agronome et chercheuse attitrée au projet, Andrée-Anne Hudon Thibeault, explique.
« Face à ce défi écologique, ce projet vise à reconstruire la circularité autour de la valorisation des peaux d’animaux et ainsi soutenir un approvisionnement local de cuirs et de fourrures transformés au Québec par des entreprises d’ici », ajoute-t-elle.
Nécessaire
Samuel Bilodeau de l’entreprise Bilodeau Canada abonde dans le même sens. La valorisation de l’expertise québécoise joue un rôle clé dans l’avenir de l’industrie.
« C’est important d’en parler et d’expliquer aux gens qu’il s’agit d’une ressource renouvelable, durable et biodégradable. La maximisation de la ressource est une valeur fondamentale de notre entreprise et je pense que l’on gagnerait à développer davantage de sous-produits », affirme le directeur général et copropriétaire.
Outre Bilodeau Canada, d’autres entreprises de la région telles que Mikuniss Collection de Mashteuiatsh et Fourrures Gauthier de Chicoutimi sont également impliqués dans le projet de recherche.