L’étude réalisée par Martin Aubé, enseignant-chercheur au Cégep de Sherbrooke recommande aux Serres Toundra d’installer deux écrans occultants (noirs) superposées comme mesure d’atténuation pour la pollution lumineuse engendrée par les serres.
« Nous estimons que l’usage d’un écran thermique occultant devrait constituer une mesure d’atténuation minimale à adopter lors de toute nouvelle installation similaire à celle des serres Toundra. Mais comme cette mesure laisse tout de même passer un niveau relativement important de lumière artificielle nocturne (LAN), nous suggérons fortement que l’entreprise adopte plutôt l’usage de deux écrans occultants », explique Martin Aubé.
Superposition de deux écrans
La superposition de deux écrans occultants ne permet pas à la lumière de s’échapper par les espacements à des angles privilégiés, car ces angles ne sont pas les mêmes pour chacun des écrans.
« La lumière qui fuit à des angles près de l’horizon par les interstices du premier écran occultant est bloquée par le second écran occultant. Ce qui permettrait d’éliminer presque complètement la LAN émise par les serres et faciliterait leur acceptabilité sociale tout en protégeant le ciel étoilé et potentiellement les écosystèmes et la santé », peut-on lire dans le rapport rendu public le mardi 18 avril 2023.
Écrans translucides vs occultants
Martin Aubé ajoute que la phase 1 des Serres Toundra utilise des écrans thermiques translucides (blancs) qui laissent passer une grande partie de la lumière. Même chose pour la phase 2.
Les écrans translucides des phases 1 et 2 bloquent 40% de la lumière alors que pour la phase 3, on a installé un écran translucide (blanc) et un écran occultant (noir) par-dessus ce qui élimine 96% de la lumière près des serres.
« Pour des raisons techniques il est difficile, du moins pour le moment, de remplacer les écrans translucides par les écrans occultants dans la phase 1. Par contre ce serait possible pour la phase 2 et les autres phases à venir. »
Réactions Serres Toundra
Les Serres Toundra accueillent positivement les conclusions du chercheur Martin Aubé.
« Tout au long de la réalisation de cette étude indépendante, nous avons collaboré étroitement et ouvertement avec M. Aubé et son équipe afin d’identifier des solutions permettant de limiter au maximum l’impact de nos activités sur la communauté. Nous sommes très heureux d’apprendre qu’une solution réaliste et accessible existe afin d’éliminer presque complètement la lumière artificielle nocturne (LAN) émise par les futures phases des Serres Toundra », explique Éric Dubé, président-directeur général des Serres Toundra.
« Les Serres Toundra donneront plus de détails sur les suites qu’elles entendent donner au rapport de M. Aubé dans les prochains jours. »
Quant à l’auteur de l’étude, il confirme avoir obtenu une collaboration exceptionnelle des Serres Toundra pour réaliser le travail.
« On leur demandait d’ouvrir et de fermer la lumière. Ouvrir et fermer les écrans. Ce fut une séquence compliquée et ils ont toujours accepté de nous aider même si ces opérations occasionnaient des frais importants. Grâce à eux nous avons eu accès à toutes les informations nécessaires. Ça démontre leur intérêt à solutionner le problème », conclut-il.