Mashteuiatsh a finalement eu gain de cause dans son bras de fer avec Hydro. Hydro-Québec a annoncé la suspension temporaire des activités liées à la construction du poste de transformation Metapelutin, situé dans la réserve faunique Ashuapmushuan, au nord-ouest de La Doré.
Cette décision fait suite au refus exprimé en avril par la Première Nation des Pekuakamiulnuatsh de Mashteuiatsh d’autoriser un nouveau poste essentiel au mégaparc éolien de 3 000 MW, projet évalué à près de 9 milliards $. Hydro-Québec explique avoir interrompu toutes les opérations de terrain afin de respecter la volonté de la communauté et de garantir une acceptabilité sociale adéquate.
Concrètement, aucun chantier n’était encore ouvert : les inventaires environnementaux et géotechniques prévus ont été annulés, et les relevés de terrain sont gelés jusqu’à nouvel ordre.
Le cœur du projet vise à raccorder un potentiel éolien de 2 400 MW au poste Metapelutin, dans le cadre d’un développement global qui pourrait atteindre 3 000 MW sur environ 5 000 km2 dans la zone Chamouchouane, destinée à devenir l’un des plus vastes parcs éoliens d’Amérique du Nord.
Position à Mashteuiatsh
À Mashteuiatsh, on nuance toutefois l’idée d’un blocage définitif. Sylvie Langevin, conseillère politique, précise qu’il s’agit plutôt d’un ralentissement volontaire pour « aller une chose à la fois » et évaluer les impacts sur le territoire. Le chef Gilbert Dominique, de son côté, confirme que cet arrêt vise aussi à envoyer un message fort au gouvernement du Québec sur la nécessité de respecter les droits et l’autodétermination innus dans les négociations en cours.
Parallèlement, Hydro-Québec poursuit le développement d’une première phase d’environ 400 MW, qui sera raccordée au poste existant de Chamouchouane, et maintient un dialogue étroit avec toutes les parties prenantes pour définir une feuille de route commune basée sur la confiance et le respect mutuel.
Nature du projet
Le projet Metapelutin vise à renforcer et moderniser le réseau électrique dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Spécifiquement, il s’agit de la construction d’un poste de transformation électrique de 735-315 kV destiné à intégrer, entre autres, de nouvelles capacités de production d’énergie renouvelable issues de parcs éoliens prévus à proximité. L’origine du projet réside dans le besoin croissant de répondre à la hausse de la demande électrique et de permettre une meilleure intégration des énergies renouvelables dans le réseau.
La construction du projet permettrait d’assurer une meilleure robustesse et fiabilité du réseau électrique dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Ce renforcement est crucial pour répondre à la hausse de la demande et pour anticiper les fluctuations de la production énergétique dans un contexte de transition énergétique.
Par ailleurs, le nom « Metapelutin », qui signifie « le vent qui vient vers nous » en langue innue.